« Je suis pâtissier breton et voici ma recette de far aux pruneaux si moelleuse qu’on la déguste à la cuillère ! »

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Quand novembre enveloppe la Bretagne de ses manteaux brumeux, rien n’évoque mieux la gourmandise automnale qu’un far aux pruneaux aussi moelleux qu’un nuage et doré à souhait. Ce classique du terroir breton, généreux en fruits, délivre son parfum vanillé lors d’un goûter au coin du feu ou après un déjeuner dominical. Dès la première cuillère, le contraste entre la pâte ultra-fondante et le cœur parfumé séduit tous les palais. Les dimanches d’automne s’égrènent alors au rythme des desserts maison, tandis que la chaleur du far partagé réchauffe les cœurs. Véritable madeleine de Proust pour certains, il révèle, dans sa version ultra-moelleuse, tout l’art d’un pâtissier soucieux de sublimer les ingrédients bruts. Impossible de résister à ce plaisir régressif, réconfortant, taillé pour illuminer la saison !

Les ingrédients

Un far breton authentique commence toujours par la sélection minutieuse des ingrédients. Pour une texture à la cuillère et des saveurs inégalées, privilégier un lait entier riche, des œufs d’une fraîcheur irréprochable et des pruneaux bien dodus, idéalement légèrement réhydratés.

  • 200 g de pruneaux dénoyautés et bien moelleux
  • 5 œufs
  • 140 g de sucre en poudre
  • 100 g de farine de blé T55
  • 1 pincée de sel
  • 750 ml de lait entier
  • 1 gousse de vanille (ou 2 sachets de sucre vanillé)
  • 40 g de beurre demi-sel (+ un peu pour le moule)
  • 2 cuillères à soupe de rhum ambré (facultatif mais traditionnel)

Les étapes

Les étapes

Crédit : iStock

L’expérience commence avec les pruneaux qu’il convient de plonger, si besoin, dans un peu de thé chaud pendant 30 minutes pour retrouver leur moelleux légendaire. Cette étape garantit un contraste délicieux avec la pâte lactée et soyeuse du far.

Dans un saladier, casser les œufs et les fouetter avec le sucre et le sel jusqu’à obtenir un mélange mousseux. Ajouter progressivement la farine tamisée pour éviter les grumeaux. Pendant ce temps, porter le lait à frémissement avec la gousse de vanille fendue et grattée. Laisser infuser quelques minutes hors du feu pour que les arômes se libèrent pleinement.

Verser le lait tiède sur la préparation précédente, en mélangeant doucement pour obtenir un appareil homogène et encore liquide. Incorporer le beurre demi-sel fondu et, pour les amateurs de traditions bretonnes, parfumer avec le rhum. C’est là que réside le secret d’une pâte épaisse, riche en œufs et en lait, gage d’un far fondant après cuisson.

Beurrer généreusement un moule à gratin (idéalement en terre cuite ou en verre), répartir les pruneaux, puis verser l’appareil par-dessus. Le far est prêt à s’offrir à la magie du four : enfourner à 160°C (chaleur tournante ou traditionnelle) pendant 55 à 65 minutes. Une cuisson longue et douce garantit une texture fondante à cœur, sans dessécher la croûte dorée.

Les astuces pour une texture fondante à la cuillère

Un far exceptionnel se joue sur quelques détails. Il faut un appareil épais mais non compact, obtenu en respectant la quantité de lait entier et d’œufs, et en prenant le temps d’incorporer chaque ingrédient délicatement. Prendre soin de ne pas battre exagérément la pâte pour conserver son côté velouté.

La cuisson à basse température — aux alentours de 160°C — est une étape cruciale. Le far doit gonfler légèrement en formant une croûte fine, puis retomber lentement à la sortie du four. Il ne faut jamais précipiter la cuisson ni augmenter la température, au risque de perdre ce moelleux caractéristique et la sensation irrésistible de la pâte qui s’effondre sur la cuillère.

Enfin, laisser tiédir doucement permet à la texture de s’affiner : le far reste souple, mais il s’humidifie assez pour plaire aux amateurs de desserts lactés. Un délice à savourer chaud ou à température ambiante selon les envies.

Idées d’accompagnements et présentation gourmande

Pour sublimer ce dessert breton, quelques suggestions s’imposent. Aux premiers frimas de novembre, une crème anglaise maison, onctueuse et peu sucrée, fait écho au cœur tendre du far. Un verre de cidre fermier — doux ou brut selon l’humeur — crée un accord parfait, tandis qu’une cuillère de chantilly, légèrement salée, emporte le tout vers des sommets de gourmandise.

Sur une grande table familiale, un plat généreux posé au centre invite chacun à se servir à la cuillère, dans l’esprit convivial des repas bretons. Alterner les pruneaux moelleux et la pâte dorée, disposer quelques fruits frais de saison en accompagnement (pommes rôties ou quartiers de poires confites), et apporter la dernière touche : quelques éclats de caramel au beurre salé pour prolonger la magie.

Déguster le far quand il est encore tiède garantit un moment hors du temps où la Bretagne s’invite à table, tout en saveurs et en douceur.

Le far breton aux pruneaux dévoile ici sa version la plus fondante, parfaite pour égayer l’automne et redonner à la fin de repas la chaleur des traditions familiales. Savourée à la cuillère, cette recette emblématique rend hommage à la Bretagne authentique et met en lumière la magie des ingrédients simples. Une seule bouchée suffit pour succomber au charme réconfortant de ce dessert intemporel.